🗿 L’analyse de situation éthique (oral PASS/LAS)

Voici un déroulement typique de l’analyse de situation éthique à l’oral PASS/LAS :

L’étudiant attend en salle d’attente.

Il est appelé. Il dit bonjour au surveillant, il entre dans la pièce.

L’étudiant s’assoit, il trouve un sujet devant lui, il ne doit l’ouvrir qu’après le signe du surveillant.

Tout le monde s’installe, le surveillant lance le chrono.

I/ 🫀 Exemple de sujet d’analyse de situation éthique : le don d’organes

Léo, jeune étudiant de 21 ans, malgré les recommandations de ses amis, prend le volant suite à une soirée alcoolisée. Sur la route, il percute un autre véhicule et succombe sur le coup au choc de l’accident.

Une fois le décès constaté, l’équipe médicale consulte le registre national des refus de dons d’organes : Léo n’y figure pas. Il est ainsi, comme tout individu de plus de 13 ans, présumé donneur.

Il n’a jamais mentionné une quelconque réticence auprès de son entourage. En revanche, à la suite de l’expertise médicale de son corps, et à la possibilité de prélever ses reins, sa famille s’y oppose fortement au nom de croyances religieuses.

L’équipe médicale est dans l’obligation d’interroger ses proches pour respecter la volonté du défunt.

Quelle est votre analyse éthique sur ce sujet ?

II/ 🏃 La préparation à l’analyse de situation éthique

1. Lecture du sujet.
2. Stabiloter les acteurs principaux par différentes couleurs.
3. Préparer l’introduction.
4. Préparer les parties et stabiloter par la même couleur de l’acteur correspondant.
5. Préparer la conclusion.

III/ 🗺️ Le plan de l’analyse de situation éthique

-> Introduction : contexte, problématiques et annonce du plan

L’équipe médicale

Léo

La famille

Solutions

-> Conclusion : synthèse

IV/ 🗣️ L’oral de l’analyse de situation éthique

Entre dans la salle.
Dis bonjour au jury.

Il ne s’installe sur la chaise qu’après la demande de jury :

“Préférez-vous rester assis ou debout ?”.

Chacun fait ce qu’il le met à l’aise.

“Chers membres du jury, je suis devant vous aujourd’hui pour partager avec mes réflexions éthiques à propos de la situation suivante :

Léo est un majeur décédé sur la route. Comme tout individu de plus de 13 ans, il est présumé donneur d’organes. Léo n’a réalisé aucune démarche pour être inscrit dans le registre national des refus. En temps normal, l’équipe médicale aurait prélevé ces reins. Seulement sa famille s’oppose au prélèvement au nom de leurs croyances religieuses. C’est donc un dilemme éthique qui fait face aux membres de l’équipe :

• Les familles ont-elles quelque chose à redire dans le prélèvement d’organes post-mortem chez un majeur ?

• Faut-il respecter la loi ou la volonté de la famille ?

• Comment agir lorsqu’on ne connaît pas clairement la volonté du défunt ?

En premier lieu, nous allons essayer de répondre à ces questions éthiques.
Puis nous allons proposer quelques pistes de résolution.

Pause de 2-3 secondes.

V/ 🎯 Les enjeux lors de l’analyse de situation éthique

L’équipe médicale :

Dans cette situation, l’équipe médicale souhaite collecter les reins de Léo. Ils agissent ainsi par principe de bienfaisance. Ces reins pourraient sauver un autre patient en danger.

C’est aussi le principe de bienfaisance qui est encouragé par la loi qui considère que Léo est automatiquement donneur du moment qu’il ne s’est pas signalé sur le registre des refus.

La famille : 

Cependant, ce principe est en conflit avec la volonté de la famille. En effet, la famille s’oppose au don d’organes pour des raisons religieuses. 

L’équipe médicale peut-elle décemment imposer une décision à l’encontre de leurs convictions religieuses ? 

Surtout qu’ils viennent de perdre un proche. C’est un facteur à considérer par l’équipe médicale : la famille est donc certainement sous le choc et cela pourrait affecter leur jugement.

Toutefois Léo était majeur et il n’est donc plus sous leur responsabilité. Sa famille a-t-elle un quelconque “pouvoir” sur son corps ? D’après la loi : non.

Léo :

L’équipe médicale doit agir dans le respect de la dignité humaine. La dignité humaine passe par le respect de la volonté du défunt. 

Sauf qu’on ne connaît pas la volonté de Léo. Même s’il ne figure pas dans le registre des refus. Il peut avoir :

• “oublié” de s’inscrire sur le registre des refus
• ou même ne pas en connaître l’existence
• ou encore ne jamais s’être posé la question

On ne sait pas si la volonté de la famille est celle de Léo. Il n’a jamais explicité le fait qu’il ne voulait pas être donneur d’organes. Mais il n’a pas non plus confirmé qu’il souhaitait le devenir un jour. 

Bref, nous avons vu qu’il y a de nombreuses tensions à l’œuvre dans ce dilemme. Maintenant, essayons d’envisager des solutions pour le résoudre.

VI/ 💡 Solutions pour l’analyse de situation éthique

Solution 1 : Faire preuve de pédagogie

D’abord, nous pouvons expliquer aux membres de la famille comment les organes de Léo peuvent sauver la vie d’un autre patient. Alors qu’apporter de l’aide à quelqu’un fait partie de la charité, ce principe que la plupart des religions recommandent.

Solution 2 : Les envoyer chez un psychologue

Ensuite, une consultation chez un psychologue sera souhaitable pour aider la famille à accepter la mort de Léo. Et par conséquent, leur vision sera plus claire et leurs décisions ne seront plus influencées par les émotions.

Solution 3 : Mieux communiquer à l’échelle nationale sur le registre

Il faudrait éventuellement une meilleure information quant à l’existence du registre des refus et surtout sur le fait qu’on est tous présumés donneur, expliquer la procédure, etc.

Malgré le fait que l’automatisation soit une très bonne chose d’un point de vue médical, une meilleure information garantit que toute personne non inscrite soit vraiment donneuse.

Pause de 2-3 secondes.

Cette situation reste parmi les dilemmes éthiques qui ont suscité de grands débats.

Et la tension entre la bienfaisance, l’autonomie du défunt et la volonté de la famille constitue un défi pour les équipes médicales.

Ainsi les professionnels de santé sont amenés, et selon les différentes situations, à choisir la moins mauvaise réponse.

Je vous remercie pour votre attention, et je suis prêt à répondre à toutes vos questions. “

VII/ 🤝 L’entretien lors de l’analyse de situation éthique

Jury : “Nous vous remercions pour cet exposé

Etudiant : Je vous en prie.

Jury : Vous avez suggéré comme solution une meilleure information quant à l’existence du registre des refus, pourriez-vous nous donner des exemples ?

Etudiant : Oui bien sûr, nous pouvons par exemple intégrer ces informations dans les programmes scolaires de certaines matières, notamment au collège, là où les enfants atteignent 13 ans. 

Jury : D’accord, et pour les adultes ?

Étudiant : Pour cette catégorie, nous pouvons organiser des campagnes de sensibilisation par Santé Publique France ou l’assurance maladie pour avoir une information claire sur le sujet.

Jury : Nous en avons fini. Merci pour vos réponses. Vous pouvez sortir.”

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